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Témoignages

Galina – BTS 2013/2014 – Lycée Arago

Les premières impressions professionnelles de Galina Kotcharian, diplomé du BTS travaux Publics 2014, embauché à Madagascar.

Galina Je voulais aussi mieux expliquer à quel point le BTS m'a aidé, car la dernière fois j'ai un peu « bâclé » les exemples, et mieux présenter mon chantier, pour la promo de la boîte STMB TP.
Donc je m'occupe de la construction d’un bâtiment - future usine de pâtes - à structure métallique dans la périphérie d'Antananarivo, de 36 m de large pour 80 de long, avec une charpente métallique culminant à 12m de haut (super quand on a le vertige). La boîte où je travaille réalise toutes les pièces métalliques (pannes, arbalétriers, poteaux, tôles… etc). Je suis à la tête d'une équipe de 34 ouvriers formés pour ce genre de travaux, qui ne sont pas sans risque vue la hauteur.
C'est seulement après une semaine de chantier que je me suis rendue compte que l’enseignement reçu en BTS toutes matières confondues - malgré ce que j’ai pu entendre - est primordial, d’autant plus dans ce pays (Madagascar) qui est certes magnifique, mais qui a un manque cruel d’organisation, de matériel.
Par exemple, la boîte qui s'occupe de réaliser la dalle béton décide sans nous prévenir de couler les longrines béton où seront reprises nos platines de poteaux. N'ayant pas de topographe sous le coude, je dis merci à M. **** de m'avoir appris à implanter des points et d'avoir appris à vérifier la justesse du matériel utilisé (dans mon cas, l'appareil était totalement défaillant et il a fallu compenser les incertitudes).

Autre anecdote: je reçois sur mon chantier une pièce métallique très lourde, mais je n'ai pas de grue. Le chef d"équipe me propose gaiement d'utiliser le camion nacelle. Je me décide à vérifier la capacité de levage de mon engin, et on se rend compte que la charge admissible est bien inférieure au poids de ma pièce métallique. On a frôlé la catastrophe. Merci M. ****.
Ayant récupéré ce chantier qui avait 3 ou 4 semaines de retard, impossible de tenir les nouveaux délais sans se confronter à la réalisation d'un planning, avec le matériel nécessaire, les quantités, les rendements et la main d'oeuvre. De la même manière, n'ayant pas reçu de formation « métallique » en BTS TP, impossible de faire un planning sans réaliser un mode opératoire au préalable. Le matin quand on arrive sur le chantier (avant les ouvriers), il faut savoir ce qu'il y a à faire, par où commencer, quels objectifs sont prévus et donner une tâche claire et précise à faire aux ouvriers. Après on peut laisser au destin les éventuels problèmes (il y en a chaque jour : tant mieux, impossible de s'ennuyer) qui surviendront, mais l'organisation étant bien prévue à la base, on peut se consacrer entièrement aux inattendus et laisser le reste du chantier progresser. Je remercie M. **** de nous avoir fait travailler sur cet aspect de notre métier.
De plus, dans ce pays où la langue officielle est le malgache, je peux vous assurer que les cours de dessins de M. **** en début d’année sont importants pour se faire comprendre et communiquer. De la même manière, la lecture de plan est un passage obligatoire pour travailler correctement : déterminer les quantités à commander, comprendre les fixations… etc etc.
Enfin, tous ce qu'on a appris est nécessaire, que ce soit en pratique ou en théorie, pour converser avec les autres corps de métier (le laboratoire, les topographes…) et être crédible, pour échanger des informations, et surtout pour être organisé et avancer.
Je remercie donc encore une fois tout le corps enseignant du lycée Arago, de m'avoir accepté en BTS TP et puis de m’avoir motivé pendant deux ans. C’est grâce à vous que je m'en sors à peu près sur ce premier chantier-challenge, et que j'apprécie mon métier chaque jour (j'ai d’ailleurs cessé de rêver à mon chantier chaque nuit, et la pression est retombée, je suis redevenue supportable ).